• Auteur : RNB
  • Date : 18 novembre 2003 (24 janvier 2004)
  • Licence : Creative Commons BY-NC-SA link_license

Idéologie de bazar

Phénomène assez remarquable : le "mouvement du logiciel libre" traverse plus qu’il ne dépasse les clivage politiques. "Altermondialistes", "néolibéraux", etc., chacun y voit un peu midi à sa porte.
Et à l’intérieur même du mouvement (développeurs, "théoriciens"...), on peut avoir quelques surprises lorsque l’on découvre les idées politiques de certains acteurs de cette communauté.
Concernant l’emblématique Eric S. Raymond ce fut assurément une mauvaise surprise pour notre ami RNB...
Le développement des logiciels libres ressemble à un immense bazar a dit quelqu’un. Mais si le bazar est dans l’organisation, il est aussi quelque fois dans les têtes. Ou quand le monde du libre ne se réduit pas à Mozilla ou à Gimp et que l’idéologie qui le sous-tend a de biens curieuses affiliations.

Vous est-il déjà arrivé d’admirer quelqu’un pour son travail, son oeuvre ou simplement pour la personne qu’il (ou elle) est ?
Votre boulanger par exemple, parce qu’il se lève tous les jours à cinq heures du matin pour faire du pain absolument divin. Ou votre romancière préférée, qui réussit à vous faire oublier les tracas et les soucis du quotidien dés que vous êtes plongé dans les pages de ses romans.
Mais que se passe-t-il lorsque vous découvrez que cette personne, respectée pour ce qu’elle crée ou a créé, ne répond pas exactement à l’image que vous vous en étiez faite ? Ou qu’elle vous déçoit par son comportement, ses opinions ? La désillusion est alors à la hauteur de l’admiration initiale.
Et c’est ce qui vient de m’arriver avec l’une des figures du monde libre.

Linus Torvald, vous connaissez ? Le petit étudiant finlandais qui, par un beau jour de 1991, a mis au point le premier système d’exploitation libre : le noyau Linux. Et Richard Stallman ? Le père du projet GNU. Deux grands noms de l’histoire du Libre, auxquels on peut ajouter celui d’Eric S. Raymond (E.S.R.), présent au premières heures de la FSF (Free Software Fondation) et auteur entre autre de La cathédrale et le bazar.

Pour les personnes qui s’intéressent au Libre, qui participent à son développement ou qui sont de simples utilisateurs (ce qui doit être le cas de la majorité des visiteurs de Framasoft - du moins je l’espère), ces noms sont ceux de légendes vivantes, d’icônes que l’on admire, adule, remercie, et/ou critique parfois. Mais que savons-nous vraiment d’eux ?
Dans mon cas, à part "l’histoire officielle" [1], pas grand chose. Jusqu’à aujourd’hui. Jusqu’à ce que j’ai la curiosité de cliquer sur le lien d’une news de LinuxFr menant au site personnel d’Eric S. Raymond.

Eric S. Raymond fut l’un des programmeurs actifs dés les premières heures du projet GNU. Il a participé au développement d’Emacs et de bien d’autres logiciels, mais il est aussi connu pour de brillants essais comme La revanche des hackers ou La cathédrale et le bazar.

Voila donc pour "l’histoire officielle". Le site personnel de Raymond révèle par contre un aspect de son oeuvre que je n’avais pas encore soupçonné.
Ce cher Eric, comme tout hacker qui se respecte, a mis en ligne un blog, Armed and Dangerous, sorte de journal personnel où il défend quelques idées plus que "curieuses". En fait, tout est déjà dans le titre, et je n’ai finalement été qu’à moitié surprit lorsque j’ai lu la propagande "axe du mal" de l’administration Bush étalée complaisamment dans les plus récents posts [2]. Les pro-saddam y sont comparés à des loups-garous, Saddam Hussein à Adolf Hitler. De quoi élever le débat et appréhender toute la complexité de la situation ! Et E.S.R. le dit clairement : il serait prêt à prendre les armes pour défendre sa conception de la liberté. Alors, Georges Bush et communauté du Libre, même combat ?!

Raccourci facile direz-vous ? Sans doute oui, si ces posts n’étaient accompagnés d’autres textes. Par ailleurs, je ne voudrais pas caricaturer la pensée de Raymond à outrance [3]. Il apporte parfois quelques remarques pertinentes, comme d’éviter de prendre Bush pour un idiot si on veut combattre ses idées. L’idéologie de Bush n’est effectivement pas stupide : elle mène a une politique bien précise, déjà en place dans certains états du sud des États-Unis, et qui prône par exemple l’enseignement dans les établissements scolaires du créationnisme [4] au même titre que la théorie synthétique de l’évolution.

Et puis il s’agit d’une opinion politique comme une autre. Pourquoi un membre de la communauté du Libre n’aurait pas le droit de soutenir la guerre en Irak ? Ou se niche le malaise ?

Il faut aller le chercher ailleurs, mais dans la droite ligne de ce qui précède. Car en plus d’avoir des opinions politiques interventionnistes et manichéennes, E.S.R. est aussi un féroce défenseur d’une liberté particulière : le port d’armes légal.
Le discours présent sur une partie du site de ce "gun nut" [5] m’a rappelé celui tenu par des miliciens dans le documentaire réalisé par Michael Moore, "Bowling for Columbine", actuellement diffusé en France sur Canal+ [6]. En gros : c’est un droit divin d’être armé, une loi de la nature, et l’une des libertés fondamentales de tout bon citoyen américain s’il veut se protéger correctement. L’implication de Raymond dans le mouvement Free Software s’expliquerait presque mieux par certains passages du film de Moore que par la philosophie GNU en elle-même. Pour lui, logiciels libres et port d’arme légal sont deux mamelles étanchant une même soif de liberté !

Mais peut-on tout accepter au nom de cette sacro-sainte liberté ?! Les Anglais se posent actuellement la question, eux qui découvrent que Londres est devenu la plaque tournante de l’intégrisme islamique international, puisque tous les mollah un peu tordus peuvent venir y vociférer en place publique leur haine de la démocratie. C’est ce que semble pourtant accréditer la notion particulière de liberté de E. S. Raymond, niant toute autorité étatique, tout principe de régulation, de contrôle [7]. On en arriverait presque à conclure que le Free Software de Raymond, c’est "la loi du plus fort". Paradoxal, non ?!

On ne peut pas toujours être en accord complet avec les gens que l’on admire. J’ai par exemple une fascination et un immense respect pour l’oeuvre de Georges Dumézil, l’un des pères de l’indo-européanisme français. Je n’ai par contre aucune accointances avec ces opinions politiques de droite [8] - ce serait même plutôt le contraire. Alors, pourquoi pardonnerai-je à Dumézil et pas à Raymond ?!

La différence existe : quoiqu’en disent certains, l’oeuvre scientifique de Dumézil n’a jamais été un aspect, une illustration ou une conséquence de ses opinions politiques. Par contre, pour ce qui est de E. S. Raymond, on comprend très clairement la filiation entre son implication dans le mouvement "Free software", le parti politique libertarien auquel il accorde ses sympathies et son penchant pour les armes. On relit dés lors sous un autre angle ce qu’il a pu apporter (et apporte encore) au monde des logiciels libres...

Après avoir visité le site d’Eric Raymond, il m’apparaît que le monde du Libre est étonnamment pluriel (ça je le savais), voire contradictoire (ça, je m’y attendais moins). C’est l’une de ses forces, mais aussi par certains aspects l’une de ses faiblesses. On peut y retrouver tout et n’importe quoi, des programmeurs géniaux qui offrent des outils précieux pour travailler sur votre ordinateur, ou des gens capables de lutter pour le bien d’une communauté et non pour celui d’une minorité. Mais aussi des types qui, nonobstant le rôle majeur et le poids qu’ils possèdent dans la communauté, n’en ont pas moins une idéologie qui met mal à l’aise [9].

"It’s all about freedom" affirme Raymond.
Effectivement, tout est question de liberté. Mais il y a différentes manière d’en envisager la protection et la promotion. Le mouvement du Libre peut et doit sans doute trouver des formes d’expression politique pour défendre ses idées. Et celle de E.S.R. ne me sied guère. A "pas de limite aux libertés", je préfère "les mêmes règles pour tous" !

[1] Voir la présentation du projet GNU par R. Stallman et l’histoire du projet GNU.

[2] "Let’s see if we can displace terms like "insurgent" or "Saddam loyalist" with one that conveys the true depth of evil we are facing".

[3] Ce qui ne pourrait être éviter qu’en compulsant l’intégralité des archives de son blog. Le bestiau ne lésinant pas sur la marchandise, j’ai contourné ce travail titanesque en me contentant de lire quelques posts de-ci de-là, pour m’assurer que ma première impression était la bonne.

[4] Le créationnisme est un courant de pensée politico-religieux qui prône une lecture littérale de la Bible, notamment du livre de la Genèse, en tant que faits scientifiques. Pour plus d’informations, voir Talk.origins, base de données riche et complète sur la controverse "évolution contre créationnisme", et le site du National Center for Science Education qui défend l’enseignement de l’évolution dans les écoles publiques nord américaines.

[5] "I cheerfully refer to myself as a gun nut". Même s’il se veut ironique en soulignant l’éventuelle inanité des arguments de ses opposants, l’expression est intéressante, à rapprocher selon moi d’une autre que l’on emploie parfois : "les fous d’Allah" !

[6] Au-delà de quelques passages un peu populistes et "too much", ce documentaire est à voir absolument, et devrait être diffusé dans toutes les écoles de France et de Navarre !

[7] De nouveau, le malaise s’installe, car ce type de discours n’est que trop courant dans une certaine frange de la population américaine.

[8] Opinions parfois déformées par des gens qui n’ont sans doute jamais ouvert un ouvrage de Dumézil. La recherche scientifique sur les Indo-européens a été polluée, dés sa naissance même, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, par des idées politico-raciales nauséabondes. Dans les années 70-80, certains ont voulu faire passer Dumézil pour un adorateur des nazis, un tenant de l’extrême-droite. Pour en savoir plus sur le sujet, je ne saurais trop conseiller la lecture de l’essai de Didier Eribon, Faut-il brûler Dumézil ? Mythologie, science et politique, Flammarion, 1992, pour avoir des précisions historiques basées sur des faits, et non sur des allusions ou des raccourcis. Dumézil était un homme de droite, que l’on pourrait peut-être rapprocher d’un Charles Pasqua, mais certainement pas un fasciste.

[9] Et je reste poli !

Commentaires

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Eric Raymond n’aime pas les logiciels libres , le 13 février 2004 (0 rép.)

Attention. Eric Raymond n’est pas du côté de la F.S.F., et ne prône pas les logiciels libres. Il est idéologiquement du côté de la Open Source Initiative. Il est du parti "Libertarian", qui font la promotion des libertés individuelles et du libre marché. Il n’est pas solidaire, c’est un cowboy. Alors ne l’associez pas aux logiciels libres, puisqu’il n’en conserve que les avantages, sans considération éthique plus édifiante que celle de pouvoir caresser son arme.

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> Gun nut = GNU nut , le 24 novembre 2003 par thierry (0 rép.)

Un mot tel que "libre" a de multiples significations selon les individus et le contexte. Comme certains l’ont déjà fait remarquer, il est préférable de parler de "logiciel open source" et de "mouvement open source" ou de "communauté open source". Mais le qualificatif "open source" n’a pas la même puissance émotionnelle et mobilisatrice que le mot "libre", hélas !

Je ne suis aucunement un expert en la matière, mais d’après ce que j’en ai vu ("Bowling For Columbine", de Michael Moore, et d’autres lectures et reportages), pour certains "pro-rifle" tenants d’une liberté absolue, tout pouvoir politique est par essence réducteur de libertés, ne fut-ce que parce qu’il subordonne la liberté individuelle à l’intérêt de la société et qu’il appuie son autorité sur des institutions (police, justice) dont les représentants ont un pouvoir de contrainte sur les autres citoyens.

Pour de telles personnes, tout ce qui est de nature à accroître les pouvoirs d’une autorité constitue une menace contre la liberté individuelle. Les logiciels dont le code source n’est pas disponible appartiennent à cette catégorie puisqu’ils effectuent des opérations de collecte et de traitement d’informations sur les individus sans que ceux-ci puissent en retour contrôler directement le fonctionnement de ces logiciels, sans passer par la médiation d’une quelconque organisation officielle et nécessairement suspecte.

Dans une telle perspective, la revendication du droit de posséder et de porter des armes chargées pour défendre sa liberté et celle de l’ouverture du code source des logiciels sont donc éminemment complémentaires, et l’activité programmatique et l’expression politique, "la part des ténèbres", d’un ESR sont donc parfaitement cohérentes : gun nut = GNU nut.

Les paradoxes n’existent pas dans la réalité mais uniquement dans la conscience.

À part ça, que nous érigions des individus en modèles sur base d’une connaissance fragmentaire de leur personnalité et de leurs actes, en vertu d’un principe de cohérence nécessaire (si x est profondément humain dans ses écrits,il est nécessairement profondément humain dans la vie) ou par des processus de sélection/exclusion d’information, parce que nous avons tous, à des dégrés divers, dans des domaines divers, à des moments divers, besoin de références selon lesquels fonder nos actes et notre, pensée, ça fait partie de la nature humaine, et que, lorsque nous découvrons que ces gens que nous admirons se révèlent différents de l’idée que nous en faisions, nous détruisions alors les idoles que nous nous étions forgées pour les remplacer par des personne humaines avec leurs contradictions, leurs qualités et leurs défauts, leur grandeur et leur petitesse, ça, ça fait partie de la vie... Ça s’appelle grandir... À dire vrai, personne n’en a jamais fini avec ça. Bienvenue dans le monde réel.

Allez, quelques citations pour la route :

"Pendant des années, depuis le jour où j’avais rencontré un écrivain célèbre, mort depuis, que je ne nommerai pas ici, et avais été consterné par son attitude, je suis resté dérouté par cette question : comment se fait-il que des gens doués d’un tel talent puissent être de tels salopards en tant qu’individus - machos sexistes et peloteurs, racistes, élitistes prétentieux ou auteurs de canulars cruels. Je ne dis pas que la plupart des personnes talentueuses ou célèbres sont ainsi, mais j’en ai rencontré suffisamment qui le sont - y compris cet indiscutablement grand écrivain - pour que je me demande pourquoi." Stephen King, "Notes", in "Rêves et cauchemars", t. 2, J’ai lu, 1996, p 489.

"There are more things in heaven and earth, Horatio, Than are dreamt of in your philosophy." Hamlet, Acte I, Scène 5

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Libertaire != libertarien , le 24 novembre 2003 par P’tit Ben (1 rép.)

Le libertarian party n’a rien de libertaire. Ce sont des ultralibéraux. Le terme de libertariens n’est là que pour la récup.

-----> Définition (partial, évidement)

> Libertaire != libertarien , le 24 novembre 2003 par Framatof

Exact et ne pas confondre libéraux et libertaires (mais les termes sont un peu repris à tort et à travers, moi même je m’embrouille) :)

Quiero Liberdad

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> Idéologie de bazar , le 24 novembre 2003 (0 rép.)

il m’apparaît que le monde du Libre est étonnamment pluriel (ça je le savais), voire contradictoire (ça, je m’y attendais moins).

Je ne veux pas être sardonique, mais le monde (en général) est étonnamment "pluriel", contradictoire, et même souvent absurde.

Pourquoi en irait-il autrement d’un de ses sous-ensembles ? Parce que c’est nouveau, que cela a des relents de nouveauté ? Difficile...

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> Idéologie de bazar , le 21 novembre 2003 (1 rép.)

Tu croyais que la gnu était une philosophie politique alors que ce n’est qu’une licence ?

Chegnuvara , le 21 novembre 2003 par RNB

Oui, parce que toute idéologie est politique, dans le sens premier du terme, vie de la cité, d’un groupe culturel ou social, et qu’est-ce que le Gnu, si ce n’est cela ?! (les licences, ce sont la GPL, la FDL, la MPL, etc. et le libre ne se réduit pas à cette expression pratique).

Oui, parce que je croyais que la philosophie du libre était incompatible avec certaines idées politiques (j’ai eu tort).

Non, parce qu’effectivement, on peut adhérer aux LL s’en y accoler une pensée politico-sociale (ce n’est malheureusement pas mon cas)

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> Idéologie de bazar , le 20 novembre 2003 par Mike (0 rép.)

Hum ...

Les opinions de ESR sont sur son site web, et non dans ses articles ou ses codes sources. Les connaître est donc le résultat d’une démarche consciente de votre part.

Et là, tout à coup, parce que vous venez de découvrir que derrière les "légendes" il y a des hommes, avec leurs qualités et leurs défauts, il faudrait tout remettre en cause ?

ESR a su ne pas mélanger les genres (ses convictions personnelles et la communauté du libre), vous non.

Ca me chagrine beaucoup.

Mike

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> pan sur l’article , le 19 novembre 2003 par PhiX (2 rép.)

Le mouvement du Logiciel Libre n’est pas un parti politique.

Le LL rassemble des gens de tous horizons politiques, de toutes confessions et de toutes cultures.

C’est sa force que de fédérer, autour de projets communs, des gens aux idées si contradictoires !

Personnellement, les propos d’Eric Raymond ne me choquent pas, même si je ne partage pas son point de vue. Tout simplement parce que c’est sa liberté d’expression qu’il utilise, et que cela n’a rien à voir avec les programmes qu’il a écrits, ni avec totut ce qu’il a donné à la communauté des LL.

Même pas mal ! , le 20 novembre 2003

Le mouvement du Logiciel Libre n’est pas un parti politique.

Tout à fait d’accord. Je n’ai pas dis le contraire. Juste qu’il pouvait trouver une expression politique afin de défendre ses intérêts (et de préférence une autre que celle de Raymond). Le récent exemple des brevets logiciels témoigne selon moi de cette nécessité.

Le LL rassemble des gens de tous horizons politiques, de toutes confessions et de toutes cultures.C’est sa force que de fédérer, autour de projets communs, des gens aux idées si contradictoires !

Pas mieux.

Personnellement, les propos d’Eric Raymond ne me choquent pas, même si je ne partage pas son point de vue. Tout simplement parce que c’est sa liberté d’expression qu’il utilise, et que cela n’a rien à voir avec les programmes qu’il a écrits, ni avec totut ce qu’il a donné à la communauté des LL.

Si j’étais persuadé que cela n’avait rien à voir, je n’aurai sans doute pas écrit l’article. Mais l’impression que m’a donné le blog, et l’ensemble du site, est tout autre. Et Je ne nie pas l’immense travail apporté par Raymond au mouvement Libre ; la Cathédrale et le bazar reste pour moi une lecture indispensable à tout ceux qui veulent s’initier aux LL. Juste que je me méfie un peu plus maintenant.

Mais ma naïveté me perdra.

Bon, maintenant, escusez moi mais je dois vite fait appeler les pompiers : votre liberté d’expression vient de me faire un trou de 10cm de large en pleine proitrine ! ;-)

> Neutralité orientée , le 21 novembre 2003 par HL

Certes. Mais le mouvement du LL c’est un peu comme l’Education Nationale : neutre mais plutôt neutre de gauche.

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> Idéologie de bazar , le 19 novembre 2003 par Dominique (0 rép.)

" science sans conscience n’est que ruine de l’âme "

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> Idéologie de bazar , le 19 novembre 2003 (1 rép.)

Les termes sont proches, et les connotations diffèrent entre Etats-Unis et Europe, mais en ce qui concerne le LP et les idées d’ESR, il faut traduire par « libertarien » et non « libertaire » (c’est en fait un contre-sens car les idées sont radicalement opposées).

> Idéologie de bazar , le 20 novembre 2003 par Couard anonyme

Pour compléter un peu : les libertaires sont opposés à l’économie de marché capitaliste, cependant que les libertariens la défendent, sous sa forme la plus "pure". Exemples d’économistes libertariens : F.A. von Hayek, Milton Friedman, et en France, l’innénarrable Pascal Salin, conseiller d’Alain Madelin. Un philosophe libertarien : Robert Nozick. Bref, ESR est un "anarcho-libertarien", selon la formule de Gilles Châtelet. Brrrr :-)

-----> Catallaxia, site d’un libéralisme alternatif

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> Idéologie de bazar, réactions à chaud , le 19 novembre 2003 par jean-marc (0 rép.)

La contradiction est fondamentalement humaine et elle crée cette même richesse propre à l’être humain. Et nous avons besoin de la contradiction.

A propos du personnage double face, il faut se poser ces questions me semble-t-il :

 Se sert-il du "logiciel libre" pour promulguer ses opinions personnelles sur la liberté ou se sert-il du terme "libre" pour promulguer ce qu’il entend par liberté auquel cas (et c’est ce que vous en déduisez) il ne fait pas de différence entre "logiciel libre" et "le port libre des armes" par exemple.

Je crois qu’il faut savoir faire la distinction, avant d’être déçu par le personnage et savoir si lui-même la fait.

Ensuite que vous ne soyez pas en accord avec ce qu’il entend par liberté ressort, ici aussi, de la confrontation avec votre propre opinion.

Personnellement, je trouve justement intéressant que ce genre de contradictions propre à un personne existe parce que cela nous évite de nous illusionner un peu trop facilement.

Et c’est là, non pas, un défaut de la communauté du libre mais bien un défaut propre à l’être humain d’aujourd’hui et de notre société.

Si autrefois, on pouvait utiliser l’illusion en profitant de l’ignorance des autres aujourd’hui, on s’illusionne de la même manière mais avec connaissance.

Se tromper, s’illusionner ne provient pas de l’ignorance puisque on peut s’illusionner tout en croyant connaître ou quelqu’un ou ce qu’il dit.

C’est notre comportement qu’il faut d’abord regarder. Une enfant me disait hier : "Tout le monde me rejette. Tu me dis de partir parce qu’une fois que je serai partie, tu seras content que je sois partie." A cela, je lui ai répondu : "si tu veux comprendre pourquoi tu te sens rejeter, regarde, observe ton comportement et tu comprendras pourquoi."

Autrement dit : quelles sont les fermetures et les ouvertures que nous fabriquons et qui dessinent les frontières de notre point de vue sur la réalité ?

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